Mon bébé ne dort pas. Que puis-je faire ?

Voilà bien une de ces choses qui ne semblent arriver qu'aux autres : « Mon bébé a fait ses nuits après deux semaines ». Moi, je ne sais pas ce que ça fait, je n'ai jamais eu cette chance. Honnêtement, je crois que ces gens se la racontent ou peut-être que je suis juste énervée par la chance des autres ou par ma propre infortune d'avoir des enfants qui ont besoin de plusieurs mois, avant de dormir au moins 6 heures par nuit.

Cette dernière phrase illustre bien mes deux principaux problèmes : le bébé qui ne dort part et mon irritation croissante. Parce que les deux sont liés, l'un engendre toujours l'autre, et les deux ensemble peuvent miner sérieusement les relations dans le couple.

La privation de sommeil est un des plus grands tests qu'une relation puisse endurer. Le manque de sommeil peut nous laisser épuisés, stressés, impatients et irritables, et a un effet sur presque tout ce que nous vivons dans une journée. Durant les premiers mois de la vie du bébé, et même plus s'il s'agit d'un premier. Il n'est pas rare qu'un couple se dispute plusieurs fois par jour, surréagisse et ait du mal à gérer des problèmes qu'il gérerait facilement, s'il avait dormi plus que quatre malheureuses petites heures. Même le plus petit problème peut suffire pour mettre le feu aux poudres et ces problèmes, s'ils ne sont pas gérés en bonne intelligence, peuvent conduire à un éloignement progressif dans le couple.

La question est donc la suivante : à partir de quand un enfant fait-il ses nuits ? Et que peuvent faire les parents pour que cela arrive le plus tôt possible ? Je vais commencer par ma propre histoire, qui a été relativement similaire pour mes deux enfants.

À la naissance de mon premier enfant, je n'avais pas beaucoup de lait et comme il était né avant terme, il était important de veiller à ce qu'il mange suffisamment. Il a donc eu besoin d'un complément dès le premier jour ou presque. Pas de problème. Mon mari pouvait nourrir le bébé à tout moment, ce qui nous aidait à répartir les tâches et me permettait de me reposer un peu plus, ce qui est rarement le cas pour une maman qui allaite et a cette responsabilité 24h/24, 7j/7, à moins de congeler une partie de son lait pour que le papa puisse donner le biberon la nuit.

Mon premier fils a mis du temps à trouver la routine « sommeil la nuit et éveil le jour ». Nous avons essayé cette technique qui consiste à parler sur un ton normal la journée, à toujours le maintenir dans un environnement bien éclairé et à l'emmener en balade. La nuit, on parlait à voix basse et on le plaçait toujours au calme dans la pièce sombre où se trouvait son lit. Force est de constater que ça n'a pas vraiment marché. Il continuait à se réveiller toutes les trois heures et pleurait parfois pendant des heures. Autant dire que nous n'avions pratiquement pas de répit.

Nous étions donc totalement épuisés et c'est alors que sont apparus tous les problèmes relationnels que j'ai déjà évoqués ci-avant. Nous avons alors essayé un système de « postes ». Pendant que l'un de nous dormait, l'autre restait éveillé toute la nuit pour s'occuper du bébé et la nuit suivante, on inversait les rôles. Comme ça, au moins un des deux se sentait reposé pendant la journée. Cela a en quelque sorte réglé notre problème, mais pas le problème du bébé. Il continuait à se réveiller et à rester debout pendant plusieurs heures chaque nuit.
 
Nous avons donc décidé de demander de l'aide à un professionnel et fait appel à un conseiller en sommeil du bébé. Celui-ci nous a appris quelques routines et techniques à mettre en œuvre pour aider notre bébé à dormir plus longtemps sans se réveiller et à prendre une étape du bébé à la fois. En un peu moins d'un mois, un miracle s'est produit et il a commencé à dormir au moins six à sept heures d'affilée, toutes les nuits. Comment nous avons fait ? Ce n'était pas si difficile, en fait.

Il existe des techniques qui peuvent aider nos bébés à dormir plus longtemps sans se réveiller la nuit, même avant 10 ou 12 mois. Il faut juste savoir que ces stratégies ne peuvent fonctionner que si le bébé est en bonne santé et se sent bien. Qu'avons-nous donc fait ? Nous avons commencé par établir un horaire pour fixer le début et la fin de la journée du bébé. Entre les deux, nous avons mis en place des moments appropriés pour qu'il puisse faire ses siestes en paix et au calme. Ensuite, nous avons réorganisé le moment où nous le mettions au lit pour la nuit. Nous avons créé une routine et nous nous y sommes tenus pour que le bébé comprenne aussi et s'y habitue. Nous avons commencé par le mettre au lit alors qu'il était encore totalement éveillé, mais sans drame, sans en faire un moment de séparation. Après un moment, il savait qu'il allait aller au bain et ensuite au lit. Même s'il commençait à pleurer, et il a pleuré plusieurs fois, le plan était de lui faire comprendre qu'on ne l'abandonnait pas, que c'était juste l'heure d'aller dormir. Quand on pensait que c'était nécessaire, on le prenait un peu dans nos bras mais la plupart du temps, on lui parlait juste pour qu'il sente notre présence. Très vite, le seul son de nos voix a suffi pour l'apaiser et finalement l'endormir.

Ça a fonctionné pour nous et ça a fonctionné pour beaucoup d'autres couples à qui nous en avons parlé et qui ont aussi essayé cette approche. Cela peut prendre plus de temps pour certains bébés, mais le plus important est de ne jamais perdre la routine. Tout est alors plus facile et rapide et les avantages pour le bébé, les parents et la relation sont inestimables.

Hilde et Peter, parents de Jef et Tia.